Cakes rhum-raisin en pots pour le KKVKVK#61

 

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Quel est le bon moment pour commencer un blog de cuisine?

C’est une envie que j’avais depuis longtemps. Mais je me disais « pas encore », pour plusieurs raisons:

« Je ne sais pas assez bien cuisiner »: c’est vrai, je n’ai jamais réussi à faire des macarons. Comment peut-on prétendre donner des recettes aux gens si on est même pas capable de faire des macarons, hein? Cela dit, les macarons, c’est so années 2000. Je pense donc que je peux donner le change sans macarons un petit moment.

« Je suis nulle en photographie ». Il y a du vrai aussi là-dedans. A l’heure actuelle, j’ignore la fonction de la moitié des boutons de mon appareil photo, qui n’est pourtant pas particulièrement sophistiqué. Mais le seul moyen de progresser, c’est d’avoir quelque chose qui me force à prendre des photos régulièrement. Et déjà, au bout de 4 articles sur ce blog, j’ai fait des progrès significatifs: j’ai compris que mon logiciel de retouche n’avait pas et n’aurait jamais d’outil « fer à repasser la nappe ». C’est fou tout ce qu’on voit sur une photo qu’on avait pas remarqué dans la réalité.

« Je n’ai pas le temps », autrement dit « passe ton CAPES d’abord »: d’ailleurs, il faudrait mieux que j’arrête de cuisiner, et donc de manger autre chose que des nouilles instantanées, jusqu’à ce que j’ai fini mes études. Beaucoup plus raisonnable.

« Je suis mal équipée et je n’ai pas de place »: mais quoi de mieux qu’un blog de cuisine pour faire passer de manière subliminale des idées de cadeaux de noël à ma famille et à mes amis?

Bref, suite à ces réflexions, j’ai décidé que la peur de ne pas faire les choses au bon moment était une angoisse que je pouvais surmonter. En fait, un blog permet justement de faire les choses à son rythme. Je fais une recette un jour, les photos le lendemain avec les restes, j’écris l’article un mois plus tard, où est le problème? C’est pour ça que j’écris la recette d’un cake de Noël alors qu’on est censé être tous en train de faire des galettes des rois. Qui me le reprochera?

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Le thème du KKVKVK#61 (c’est un concours de cuisine entre blogueurs, qui s’intitule sobrement « Ki Ki Veut Ki Vient Kuisiner »), organisé par Marie Chioca du blog Saines gourmandises, est parfait pour prendre son temps: les gâteaux en bocaux! C’est une idée brillante: le principe, c’est de faire cuire de la pâte à gâteau dans des pots à confiture, puis de les fermer dès qu’ils sortent du four, quand ils sont encore brûlants. De cette manière, ils sont stériles et peuvent se conserver longtemps, sans se dessécher ni rancir. J’aurais jamais osé toute seule mettre des pots de confiture au four, de peur qu’ils explosent, mais il n’y a eu aucun problème. De cette manière, on fait un gâteau quand on a envie, et on le mange quand on a envie.

Moi, j’ai eu envie de faire un cake qui ressemble un peu à un Christmas cake. Dans ma famille, le Christmas cake est le dessert de noël incontournable, selon une tradition qui remonte à plusieurs générations. Ce gâteau de noël anglais est un cake aux fruits confits, dont les raisins ont gonflé dans le rhum. Il a une texture très dense et très riche en fruits confits, par conséquent c’est très sucré. On le recouvre ensuite d’une couche de pâte d’amandes, puis d’une glace royale (un glaçage à base de blancs d’œufs et de sucre glace, très craquant et d’un blanc immaculé), et enfin on décore avec des fruits confits. Le tout tient donc plus de la confiserie que du gâteau, et est tellement roboratif qu’on ne peut en manger qu’une tranche très fine à la fin du réveillon. Vous l’aurez compris, je ne raffole pas du Christmas cake; par contre, la combinaison rhum-raisins, ça m’intéresse beaucoup, et surtout noël n’est pas vraiment noël sans son Christmas cake.

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Mais ce qui m’a vraiment donnée l’idée de ces cakes, c’est le Rum and Raisin Bundt Cake de Golubka Kitchen. Elle a eu l’idée de mettre de la purée de patate douce dans la pâte pour lui donner du moelleux. Quand j’ai vu ça, j’ai tout de suite commencé à fantasmer sur un gâteau rhum-raisin dense et moelleux, peu sucré, au bon goût de « complet ». Et je me suis retrouvée à faire des cakes en pots l’après-midi du 24 décembre au lieu de préparer le repas du réveillon et au lieu de réviser le CAPES. Je me suis donc inspirée de la recette de Golubka, mais je l’ai pas mal modifiée: je l’ai dé-veganisée avec des œufs et du beurre (parce que je cherchais à retrouver un parfum de Christmas cake), j’ai remplacé les poires par une pomme, j’ai ajouté du son d’avoine… Le résultat était comme je l’espérais: très moelleux, peu sucré (je voulais un gâteau qui convienne au goûter et au petit-déjeuner, vous pouvez mettre plus de sucre si vous avez le bec sucré), avec un bon goût de rhum, bref il combine tout ce que j’aime dans le Christmas cake sans avoir le côté étouffe-chrétien que ce gâteau anglais peut avoir. Et grâce à l’idée de Marie Chioca, contrairement au Christmas cake qui est un gâteau énorme, qui se conserve bien, mais dont on a généralement marre au bout de quelques jours, mes cakes sont des portions « individuelles » en pot qu’on peut manger plusieurs semaines après noël. J’espère que je n’ai vexé aucun anglais…

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Cakes Rhum-raisin en pots, à la patate douce et à la pomme

Pour 6 pots à confiture:

  • 100g de raisins secs
  • 1 grosse pomme (230g), râpée
  • 180g de purée de patate douce (une patate douce de taille moyenne cuite à la vapeur et mixée)
  • 10cl de rhum
  • 70g de beurre mou
  • 2 œufs
  • 1 cuillérée à soupe de vinaigre de cidre
  • 1/2 cuillérée à café de vanille en poudre
  • 2 cuillérées à soupe de sucre complet ou de sucre de coco (facultatif, je pense que les raisins, la pomme et la patate douce peuvent suffire à sucrer la pâte)
  • 200g de farine de grand épeautre T110
  • 35g de son d’avoine
  • 2 cuillérées à café de levure chimique
  • 1+1/2 cuillérées à café de bicarbonate de soude
  • 1/2 cuillérée à café de sel

Préchauffez le four à 180°C.

Mettez le beurre dans un grand saladier avec le sucre et travaillez-le en pommade à la cuillère. Ajoutez les œufs et la purée de patate douce, mélangez bien. Ajoutez le rhum, le vinaigre de cidre et la vanille, mélangez.

Dans un autre grand saladier, mélangez la farine, le son d’avoine, la levure, le bicarbonate et le sel. Versez-y le mélange aux œufs et à la patate douce et mélangez juste ce qu’il faut pour que la farine soit bien incorporée.

Ajoutez les raisins et la pomme, mélangez.

Beurrez et farinez 6 pots à confiture de taille moyenne (type b**ne m*m*n) munis de couvercles. Je n’ai pas eu de mal à démouler les gâteaux, mais pour que ce soit encore plus facile, vous pouvez découper des disques de papier cuisson aux dimensions du fond des pots et les mettre au fond des pots avant de verser la pâte.

Versez la pâte jusqu’aux 2/3 environ de chaque pot:

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Enfournez pour 45 minutes.

Quand les cakes sont cuits (la lame d’un couteau plongée au cœur doit ressortir propre), sortez-les du four un par un avec des maniques et vissez immédiatement leur couvercle.

Laissez refroidir. Les cakes se conservent au moins deux semaines (je ne peux pas en dire plus pour l’instant…). Ils ne deviennent pas rances. Toutefois, les saveurs se diffusent pendant ce temps et ils auront un goût différent. J’ai remarqué que le goût de la pomme était plus présent au bout d’une semaine (il était quasiment indécelable au début). Je les ai préférés quand ils étaient encore frais parce que je n’aime pas beaucoup les gâteaux à la pomme, mais c’est une question de goût.

6 réflexions sur “Cakes rhum-raisin en pots pour le KKVKVK#61

  1. Pour un premier kiki , c’est plutôt réussi et je te décerne le CAPES du gâteau en pot !
    Bon courage pour tes études , mon fils a une licence de philo mais n’ pas continue sur cette voie
    j’aime bien tes réflexions générales sur le blog et la photo !

    J’aime

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